« De recevoir cette reconnaissance dix ans après sa mort est un véritable honneur, a avoué son fils, Clark Griffith, depuis son domicile de Minneapolis.
« C’est une nouvelle fantastique et nous sommes tous fiers de voir que son héritage demeure aussi présent et le sera pour longtemps à St. Marys. »
Né Calvin Robertson le 1er décembre 1911 à Montréal au Québec, le frère de Sherry Robertson, également membre du Temple, il était le neveu de Clark Griffith, un ancien joueur des Majeures et propriétaire des Senators de Washington. La famille de Calvin vivait dans la pauvreté et lorsque son père, Jimmy Robertson, est décédé, c’est Clark Griffith qui a pris soin de lui. Il l’a ensuite adopté en 1924. Le jeune homme est devenu un véritable partisan de baseball sous la tutelle de son oncle. On dit qu’il a passé des centaines d’heures dans la salle familiale à imaginer l’ordre des frappeurs et des transactions afin d’améliorer l’équipe. Calvin a joué au baseball et au basketball à l’Académie militaire de Staunton de 1928 à 1933 et ensuite le baseball à l’Université George Washington dès 1933. Il a par la suite géré les équipes des ligues mineures à Chattanooga et Charlotte de 1937 à 1941 avant d’occuper diverses fonctions au sein de l’organisation, de trésorier à vice-président. Dès le début des années 50, il gérait quotidiennement les opérations des Senators et il en est devenu le propriétaire à la mort de son père adoptif en 1955.
Calvin Griffith a ensuite orchestré le déménagement de l’équipe vers Minneapolis en 1961, où il a été président et propriétaire des Twins au cours des 24 années suivantes. Sous son règne, l’équipe a gagné trois championnats de la division ouest de l’Américaine (1965, 1969 et 1970) et un championnat de la Ligue américaine (1965). Griffith a accueilli le match des étoiles en 1965 et, cette même année, a été nommé le dirigeant de l’année. Il a été intronisé au Temple de la renommée des Twins en 2000 et l’organisation a nommé le trophée remis au joueur par excellence de l’équipe en son nom. Le Canadien Justin Morneau a d’ailleurs reçu ce prix en 2006 et en 2008. Auparavant, au Metrodome Hubert H. Humphrey, une rangée de sièges s’appelle « Calvin’s Seats » et étaient destinés aux enfants défavorisés lors des matchs locaux de l’équipe.
Lorsque Carl Pohlad a acheté les Twins en 1984 pour 38 millions $, Griffith a éclaté en sanglots lors de la signature de l’entente. Il est demeuré au Minnesota et a continué d’assister aux matchs des Twins où il était d’ailleurs perçu comme une icône sur la scène sportive locale.
Les deux Griffith, Calvin et son père, étaient reconnus pour leurs expressions originales.
Clark, intronisé au Temple de la renommée à Cooperstown, a déjà dit : « Nos fans aiment les coups de circuits et nous avons réunis un personnel de lanceurs qui leur plairont! »
Alors qu’il offrait au jeune Billy Martin son premier emploi de gérant, Calvin a dit : « Il est soit le meilleur gérant de tout le baseball, soit le pire. »
Son sens de l’humour était cependant absent lors des négociations de contrats avec les joueurs. Les agents étaient quasi inexistants à l’époque et les joueurs discutaient contrat directement avec Griffith. Le lanceur Bert Blyleven raconte cette anecdote :
« Tu te présentais dans son bureau et il était assis sur une grande chaise, haute, derrière un grand bureau, haut lui aussi, et toi tu étais assis sur un divan qui renfonçait ce qui donnait l’impression d’avoir à regarder dix pieds dans les airs pour discuter avec lui. Il disait alors quel salaire tu allais faire l’année suivante, parce qu’il croyait que c’est ce que tu valais et c’est tout. »
Griffith est décédé le 20 octobre 1999 à Melbourne, en Floride. Il laissait alors dans le deuil son épouse Belva, son fils Clark, ses filles Corrin Pillsbury et Clare Griffith, ses sœurs Mildren Cronin et son frère Billy Robertson.